Ca y est! Après tant d'années à monter ce projet de voyage, nous voilà enfin à la frontière du Tadjikistan...
Dans ce pays, nous prévoyons de parcourir une partie de la "Pamir Highway", 2ème route carrossable la plus haute du monde: plusieurs cols à franchir au delà de 4200 mètres d'altitude dont un à 4660 mètres, quasi la hauteur du Mont-Blanc.
Rien que le passage de frontière nous met dans l'ambiance; Après presque 20 kilomètres de noman's land dans des paysages déjà époustouflants, nous atteignons le poste frontière à 4200 mètres. Je ressens une ambiance assez décontractée au milieu de baraquements dans un état légèrement délabrés, reflétant l'isolement de cette zone du Tadjikistan.
Après un tampon sur les passeports sans plus de formalités, ce pays s'ouvre à nous dans un décor lunaire, de haute montagne. La route défile au milieu de sommets rocheux, coiffés encore pour certains de neige.
Puis apparaît un lac immense, le lac de Karakoul, d'une couleur d'un bleu étincelant au milieu de ces nuances de gris. L'endroit est trop beau pour ne pas s'y arrêter.
Détour par le petit village éponyme composé de quelques maisons typiques d'ici aux murs blanchis et aux bardages de fenêtres bleu ciel, où l'on trouve une pompe à eau pour se ravitailler. Quelques enfants curieux débarquent en courant et se relaient à la pompe, sans nous laisser la possibilité de les aider.
On s'élance ensuite sur les berges du lac, franchissant même quelques dunes de sable gris, de quoi ne plus savoir où on est!
Après ce magnifique campement, direction Murghab, la seule ville du coin, mais qui reste extrêmement isolée. En chemin, peu avant de franchir le col Akbaital, le fameux à 4660 mètres, une vallée nous fait de l'oeil. Elle semble mener à un glacier et une piste se dessine au loin.
On tâtonne pour trouver l'embranchement exact puis parcourons quelques kilomètres en voiture. Je peux affirmer que la pause pique-nique ce jour-là figure parmi les plus belles du voyage!
En poursuivant à pied en direction du glacier, nous tombons sur les premières traces de mouflons de Marco Polo: des cornes, des empreintes de sabots.. Je suis comme une folle car en apercevoir fait parti d'un de mes buts dans ce pays! Et après 1h30 de arche environ, nous apercevons au loin une horde de mouflons... Presque une quarantaine d'individus, que nous observons à distance aux jumelles. Je jubile de ce spectacle et cette chance, car peu de voyageurs rencontrés sur les routes nous ont rapporté en avoir aperçu.
Nous bivouaquons dans cette zone le soir même et tôt le lendemain, je repars marcher en direction de l'endroit où nous avions observés les mouflons la veille. A nouveau, ils sont là, paisiblement en train de brouter ou même allongés sur l'herbe. Je les regarde de tout mon soûle avant de m'arracher au spectacle pour revenir au 4x4. Mais alors que nous sommes tranquillement attablés à l'intérieur, 5 mouflons surgissent à environ 200 mètres du véhicule. Je ne saurai dire qui de nous sommes les plus surpris, nous sommes sûrement autant une curiosité pour eux que l'inverse.
On les observe discrètement à travers les fenêtres, pour ne pas les effrayer. Je n'en reviens pas de ce cadeau, alors que nous sommes au Tadjikistan depuis seulement 2 jours et n'en perds pas une miette.
Et c'est sur cette très belle entrée en matière que nous reprenons la route, vers Murghab.
Comentários