Après avoir vécu très certainement un des pires passages de frontière il y a quelques jours, entre l'Ouzbékistan et le Kazakhstan (en terme organisationnel), hors de question de transiter à nouveau par un gros poste si cela est évitable. Les presque deux heures d'attente, seule, dans le noman's land entre les deux pays m'ont légèrement échaudée.
En étudiant les cartes, et en discutant avec d'autres voyageurs, on apprend qu'une toute petite frontière au sud-est du Kazakhstan permet d'entrer au Kirghizistan seulement quelques mois par an, lorsque la.neige a fondu. Car cette frontière se situe à plus de 2000 mètres d'altitude! Cela tombe bien, elle a réouvert depuis quelques semaines et se situe non loin de notre route côté kazakh.
La route qui y mène est très belle. Des steppes à perte de vue, de nouveau ces patchworks jaunes et verts, et en fond de toile les montagnes marquant la frontière.
En fait, il s'agit plutôt d'une gravel road que d'une route asphaltée. Elle monte peu à peu jusqu'à nous emmener au delà des 2000 mètres d'altitude, entraînant une perte de quelques degrés avec!
La frontière se dessine enfin, confirmant ce qu'on nous en a raconté. Peut-être une cinquantaine de mètres séparent les barrières de chaque pays et les drapeaux implantés de part et d'autres. Un douanier ouvre manuellement la première barrière, et un coup de tampon plus tard pour attester de la sortie du Kazakhstan, me voilà déjà en route pour le Kirghizistan.
Je demande aux officiers kirghizes si je peux attendre que tout mon équipage ait franchi la barrière kazakhe avant d'entrer au Kirghizistan, ne voulant pas être officiellement seule dans un pays! Ceux-ci acceptent de bonne grâce, mais contrairement à la fois précédente, je patiente à peine 5 minutes dans le noman's land, le temps qu'un rapide coup d'oeil soit jeté à la voiture avant de laisser tout le monde sortir du Kazakhstan.
Finalement, à peine trente minutes après notre arrivée à la frontière, nous sommes au Kirghizistan! Si toutes les frontières étaient aussi agréables, peu stressantes (et dans un tel environnement), j'en passerai presque tous les jours...
La route côté kirghize descend au milieu de la vallée de Karkara, véritable écrin de verdure en plein printemps. Quelques nomades commencent à installer leurs campements de yourtes ci et là. Face à nous s'élèvent les monts célestes, frontière avec la Chine, dont les sommets sont encore bien enneigés.
Ca y est, 5 ans plus tard, nous revoilà dans ce pays...
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