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Carnet de voyage...

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  • Edouard & Claire

La traversée de la vallée de Bartang

Il existe au coeur du Tadjikistan une vallée isolée de tout, et parcourue chaque année par une poignée de cyclistes, motards ou voyageurs en 4x4. Sa réputation la précède, entre paysages somptueux mais également passages techniques jalonnant le parcours. Nous avons tenté nous aussi de la traverser, entre Ruchan et Karakoul...


Notre aventure débute fin juillet. Les températures sont montées depuis quelques jours et malgré le fait qu'une bonne partie de la vallée soit au-dessus des 2500 mètres d'altitude, on atteint jusqu'à 25 degrés en journée. Cela veut dire que les quelques gués à traverser seront peut-être plus hauts que prévu, dépendant de la fonte des glaces pour la plupart. Mais nous croisons quelques cyclos qui viennent d'achever la descente de la vallée quand nous nous engageons pour la remonter, alors on se dit que c'est encore jouable.


Le début de la piste ressemble plutôt à une gravel roal, qui serpente le long de la rivière Bartang, plus large et plus agitée que dans mon imagination! On traverse plusieurs villages où quelques curieux se pressent lorsque l'on s'arrête prendre de l'eau, puis on rejoint des espaces plus sauvages au milieu de la rocaille. Le décor qui m'entoure me transporte déjà...



Dès le 2ème jour, on se fait inviter à manger par un habitant d'un minuscule village, qui parle un peu anglais. Ils habitent avec sa femme dans un maison typique du Pamir composée entre autre d'une pièce principale carrée bordée sur 3 côtés par une estrade et un puit de lumière spécifique créé dans le plafond de bois. Leur verger regorge de prunes et d'abricots qu'ils nous offrent abondamment pour la route. Je retiens qu'ici les habitants se considèrent en premier pamiris puis ensuite tadjiks.

Petit à petit nous nous enfonçons au coeur de la vallée. Les villages se raréfient, les villageois usent d'inventivité pour vivre en quasi autonomie : on voit des fours solaires au milieu des cours, certains détours plus paisibles de la rivière servent de douche extérieur...


Au deux tiers environ de la vallée, nous rejoignons la zone réputée la plus difficile de cette vallée. Une succession de passages à gués bordés par la rivière déchaînée d'un côté et d'un pierrier de l'autre. Si les 2 premiers gués sont impressionnants par leur profondeur, la hauteur de notre 4x4 nous permet de les passer sans encombre. Le 3ème passage se revèle beaucoup plus délicat. Une partie du pierrier s'est effondré sur la piste, la rétrécissant tout juste à la largeur de la voiture. De plus la rivière commence à gonfler et recouvre entièrement la piste à ce même endroit. Nous prenons alors beaucoup de temps pour sonder le chemin, visualiser le chemin sous l'eau... Quelques centimètres trop loin et c'est la chute assurée dans la rivière. Nous nous élancons en croisant les doigts et après quelques longues secondes, la voiture sort enfin de ce passage très stressant!





La fin de la remontée se fait plus tranquillement. Encore quelques passages à gués que notre toyota nous permet de franchir habilement, nous maintenant au sec contrairement à quelques cyclos ou motards que nous croisons au gré de la piste!

Celle-ci prend d'ailleurs de l'altitude, pour nous offrir des panoramas grandioses au-dessus de la Bartang.



Nous finissons cette traversée épique non loin du lac de Karakoul, les sommets enneigés du Pamir se dessinant de nouveau à l'horizon. C'est la piste la plus intense que j'ai parcourue jusqu'ici, mais c'était un des objectifs de notre passage au Tadjikistan, alors je suis fière d'avoir relevé ce défi.


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