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Carnet de voyage...

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  • Edouard & Claire

Sans aucune certitude...

Même si nous sommes déjà venus au Kirghizistan il y a 5 ans, il nous reste bien des endroits à découvrir ici. Et puis ceux que nous parcourons pour la 2ème fois sont tellement magnifiques que c'est avec plaisir que je les redécouvre, en plus à une toute autre saison...



A l'extrême nord-ouest du Kirghizistan, il existe une ancienne gravel road du 20ème siècle, datant d'avant la naissance des frontières du pays. Celle-ci est toujours utilisée par les locaux notamment pour rejoindre une mine d'or. Elle serpente au milieu de vallée depuis la ville d'Ala-Buka (au sud de la piste) jusqu'à Talas (au nord de la piste) en passant par un col culminant à 3400 mètres d'altitude. Cette zone me fait de l'oeil car décrite comme peu visitée par les touristes, en plein Kirghizistan sauvage, et habitée par les loups... Si jamais je pouvais en apercevoir un..!


Le seul hic, la seule incertitude, c'est qu'en ce mois de mai, rien ne garanti que le col soit dégagé. Nous avons déjà du faire demi-tour à cause d'un énorme névé peu de temps auparavant à une altitude à peu près similaire... Nous décidons donc de rouler du sud vers le nord sur cette route, car il y a une petite piste 4x4 qui semble prometteuse au sud du col.

Dès le début, nous longeons la frontière ouzbèke le long de la vallée de Fergana. Ici le noman's land est tout petit et l'Ouzbékistan que nous avons quitté depuis quelques semaines semble de nouveau à portée de main.

Puis nous arrivons à un péage. Une fois n'est pas coutume, mais je ne vais pas faire l'éloge de l'accueil des étrangers à cet endroit. Les prix sont affichés sur une pancarte avant le péage, puis affichés automatiquement par une machine qui reconnaît le type de véhicule. Malgré tout, on nous trafique le prix, le faisant doubler devant nos yeux. Alors même si la somme reste peu élevée, sur le principe je suis très agacée. Mais tant pis pour cette fois, car nous n'avons pas d'autres choix pour continuer sur notre route. Heureusement ce n'est pas la majeure partie du temps comme cela, mais même si ça fait parti du jeu, c'est une façon de considérer le touriste avec laquelle j'ai un peu de mal...



Petit à petit, la route asphaltée se transforme en gravel road et les villages se raréfient. Le dernier plein d'essence nous laisse à peine de quoi faire le trajet retour si jamais le col est fermé. On croise les doigts!

Après 2 jours de route, nous voilà au début de cette fameuse piste repérée sur les cartes. Un premier pont nous accueille, recouvert de quelques plaques de tôles... On s'élance, les plaquent bougent dans tous les sens et font un fracas d'enfer. Mais ça passe!

La piste longe ensuite en s'élevant une vallée toute en prairie et en fleurs, où un torrent de montagne serpente en son sein. Elle s'achève en apothéose sur un plateau dominant cet écrin de verdure mais surtout au pied d'une sorte de cirque formé par des montagnes tout en roches. Un lac, formé par une retenue de chutes de pierres, parfait la carte postale.




Après une première nuit dans ce petit paradis, direction un second lac, à 7km et quelques dénivelés plus hauts. De quoi se mettre en jambe pour la suite du programme au Kirghizistan et travailler notre acclimatation au dessus de 3000 mètres d'altitude.

Après 2 jours et 3 nuits dans ces lieux, pas de traces de loups... Mais le moment vient de se lancer à l'assaut du col à 4x4, les réserves de courses s'amenuisant petit à petit. On quitte notre bivouac paradisiaque, on retrouve la gravel road et on s'élance plein nord.




La réserve d'essence nous paraît encore suffisante pour retrousser chemin si besoin, mais ça peut être un peu limite.

On croise les doigts, et puis, premier indice, nous croisons une voiture arrivant en sens inverse. A-t-elle fait demi-tour? Ou arrive-t-elle de l'autre côté?

A peine quelques mètres plus tard et nous voilà face à un immense névé, que les tractopelles ont creusé avant notre passage. Soulagement intense, car au vu de la hauteur des murs de neige, nous ne serions jamais passés autrement!

La suite de la montée vers le col est impressionnante, très aérienne, creusée à flanc de pierrier, tout en lacet. Le genre de route qui me procurent des sensations assez intenses. La descente de l'autre côté du col est du même accabit, jusqu'à retrouver une altitude inférieure à 1000 mètres d'altitude soit 2400 mètres plus bas que le col!

Finalement nous avons réussi à boucler cette route, et je suis ravie que l'on se soit lancée dans ce périple malgré les incertitudes, car les paysages en valaient vraiment la peine.




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